René Descartes a fait
valoir que l'art n'est pas guidé par la raison mais par l'imagination
subjective. Dans sa représentation de l'esprit humain, il distingue deux
sphères de la connaissance: la raison (connaissance supérieure) et
l'intuition (connaissance des sens). Au croisement de ces deux sphères se situe
l’imagination directement relié au sens esthétique. L’anglais Joseph Addison,
auteur des plaisirs de l'imagination (1711-1712), a lui défendu l'existence de
trois sphères de la connaissance humaine: l'intuition correspondant à la
sphère inférieure, la partie supérieure étant la raison et la zone
intermédiaire concerne l'imagination comme faculté esthétique et créative.
Le nouveau projet deFederico Granell est un hommage à l'imagination et à son rôle essentiel
pour la création artistique. L'artiste poursuit cette idée initiée par les
préromantiques en nous racontant une histoire basée sur des faits réels.
La Vie Imaginèe | Galerie Nivet-Carzon, París |
Balthus disait que la
peinture est une activité complète, qui occupe tout le temps, et qui se
poursuit même lorsque l’on pose son pinceau. Granell peint aussi lorsqu’il lit, quand il regarde un
film ou écoute une chanson pop.
Le point de départ de
ce conte imaginaire est un objet trouvé et décontextualisé dont la
signification originale a été perdue. Il s’agit d’un album de photographies
déniché au marché aux puces à Paris. Quelques notes définissent le contexte
‘une fois les ponts ouverts, nous avons déménagé en Allemagne
1936’ : le climat d'avant-guerre, Hitler et le Troisième Reich, le
national-socialisme, l'antisémitisme et les Jeux Olympiques de Berlin filmées
par Leni Riefenstahl.
L’artiste suit la vie
d'une famille avec des manques et des pages vides, joue avec la mémoire et
l'oubli. Federico saisit ces fragments du passé et tente de les protéger contre
l'érosion du temps. Mémoire aussi avec les supports, des plats récupérés dans
une usine de faïence abandonnée à Oviedo et qui font directement le lien avec
un travail récent de 2015 présenté à Madrid.
Loza de San Claudio pintada por Federico Granell |
Les lacunes dans
l'album, les photographies manquantes ont été remplacées par des dessins à
l'encre qui constituent la mise en scène d'une biographie imaginaire, une
fiction interprétée a partir de quelques lignes manuscrites, de noms de villes
et de quelques dates.
Le Tempus fugit est une
constante dans le travail de Federico Granell avec l'iconographie de l'horloge
et du crâne en memento mori. Mais son propos n’est pas pessimiste à la manière
baroque, ni une vanité sombre et lugubre qui traite de la brièveté
de la vie et de la futilité des gloires terrestres. La question ici est de
prévenir l'irréversibilité de l'oubli et de conserver les petits détails de la
mémoire individuelle pour les inclure dans une mémoire collective.
(d'après un texte
de Natalia Alonso Arduengo)
La Vie Imaginèe en la Galería Nivet-Carzon |
Federico Gonzalez
Granell est né en 1974. Il vit et travaille à Oviedo, Espagne.
Diplômé des Beaux Arts
de l’Université de Salamanque, il approfondit sa formation à Londres, ainsi
qu’en Italie, à La Nouvelle Académie des Beaux Arts de Milan (Bourse Socrate),
puis à l’Académie des Beaux Arts, Via Ripetta à Rome (Bourse du Ministère des Affaires
Etrangères espagnol).
galerie
nivet-carzon
2, rue Geoffroy l'Angevin
F-75004 PARIS
+33 954 29 30 10
Mobile + 33 673 87 76 83
http://www.nivet-carzon.com
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La Vie Imaginèe en la Galería Nivet-Carzon |
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